Cela a pris des semaines, des mois…
Prendre le temps, découvrir, apprendre à lire les signes, à entendre dans ce « non ! » crié ou murmuré un « encore », ou dans le lent décompte un « je n’en peux vraiment plus… »
Gagner en audace, pour oser aller un peu plus loin, vous donner ce que vous attendiez, admettre votre fierté en contemplant les marques que je laissais ;
Grandir en simplicité, pour que l’imagination débordante qui transforme un oreiller en instrument de punition, ou deux chaises en chenil pour chienne en chaleur se fasse un chemin, tente, essaye,
découvre, et ose à nouveau, et invente la cotte de maille et tout un fatras d’accessoires anodins et dévastateurs
Murir complices, pour que vous puissiez suggérer un ingrédient qui m’aurait échappé, délicatement me dire que vous aviez un doux et cuisant souvenir d’orties ou que les cigarettes laissaient des
morsures tellement belles sur les tétons.
Le tout sans un regard échangé…
Et j’ai forcé vos reins, de ma queue, de mes doigts, de vos plugs et godes, de tous mes doigts, lentement, sans retour, refermant le poing en vous.
Et j’ai marqué vos seins, de mes cordes, de ma cire, de ma cravache, de mes pinces ; je les ai rhabillés de douces dentelles entremêlées de punaise, distinction et discrétion garanties… tourments
en prime.
Et vous n’avez plus réussi à tenir sur vos jambes, vous avez retrouvé votre position de chienne ouverte, offerte, cambrée, attendant douceur et douleur…
Des semaines… des mois…
Et ce jour là je ne vous ai pas forcée, ni votre sexe, ni votre gorge, ni vos reins ; je ne vous ai pas inondée de cire de sperme ou d’urine ; je ne vous ai imposé ni cravache ni martinet, je ne
vous pas liée, attachée, menottée, entravée…
Je me suis juste assis, derrière vous, et j’ai posé une main sur chaque fesse, bien à plat, douces, tendres, respectueuses.
Laissant parfois les pouces jouer avec les globes, taquiner, mais à peine…
Juste posées, mais…
Mais je vous ai raconté tout ce que vous étiez
Je vous ai redit tout ce que vous aviez subi,
Je vous ai annoncé ce qui viendrait ensuite
Sans emphase, très monocorde, aucune implication, juste doux, délicat… mais creusant un sillon dans votre esprit, forçant votre être, votre désir, votre abandon plus profondément que ma main ne
vous pénétra jamais…
Aucun geste
Juste des mots
Et je vous ai sentie partir, tomber, chuter, loin, et j’ai accompagné cette chute, je l’ai accélérée…
Vous êtes une chienne, vous êtes à moi…
Et sans un geste de ma part, vous avez chevauché cette vrille qui vous menait vers un tremblement absolu, un abandon total, un autre monde où la soumission prend toute sa saveur
Et vous avez tremblé, joui, longuement, sans en voir la fin
Et je vous ai ramenée à la surface, j’ai tiré la couverture pour vous protéger, et je vous ai laissée flotter dans ce nouvel éther, dans ce subspace découvert